Orphée
- … Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
- L’admirable !… Le feu, des cirques purs descend ;
- Il change le mont chauve en auguste trophée
- D’où s’exhale d’un dieu l’acte retentissant.
- Si le dieu chante, il rompt le site tout-puissant ;
- Le soleil voit l’horreur du mouvement des pierres ;
- Une plainte inouïe appelle éblouissants
- Les hauts murs d’or harmonieux d’un sanctuaire.
- Il chante, assis au bord du ciel splendide, Orphée !
- Le roc marche, et trébuche ; et chaque pierre fée
- Se sent un poids nouveau qui vers l’azur délire !
- D’un Temple à demi nu le soir baigne l’essor,
- Et soi-même il s’assemble et s’ordonne dans l’or
- À l’âme immense du grand hymne sur la lyre !