César
- César, calme César, le pied sur toute chose,
- Les poings durs dans la barbe, et l’œil sombre peuplé
- D’aigles et des combats du couchant contemplé,
- Ton cœur s’enfle, et se sent toute-puissante cause.
- Le lac en vain palpite et lèche son lit rose ;
- En vain d’or précieux brille le jeune blé ;
- Tu durcis dans les nœuds de ton corps rassemblé
- L’ordre, qui doit enfin fendre ta bouche close.
- L’ample monde, au delà de l’immense horizon,
- L’Empire attend l’éclair, le décret, le tison
- Qui changeront le soir en furieuse aurore.
- Heureux là-bas sur l’onde, et bercé du hasard,
- Un pêcheur indolent qui flotte et chante, ignore
- Quelle foudre s’amasse au centre de César.